Fairbuds : Fairphone joue sa partition écolo avec ses écouteurs durables et vraiment réparables

Investir dans des écouteurs sans fil ? Oui, mais à quel prix et pour combien de temps ? Quiconque a déjà dépensé 100, 150, voire plus de 200 euros dans ce type d’équipement s’est souvent interrogé sur sa durée de vie et notamment sur celle de ses batteries. Pire : la perte d’un des deux écouteurs conduit inévitablement au remplacement du produit ! Avec ses Fairbuds, Fairphone apporte sa réponse avec les premiers écouteurs durables et réparables du marché. 20 Minutes les a testés et… démontés !

Un strict cahier des charges

Fairphone ? Le nom de ce constructeur ne vous est peut-être pas totalement étranger. Depuis 2013, la firme néerlandaise développe des appareils électroniques durables et responsables.

Durables, car, comme pour ses smartphones ou pour son casque audio (le Fairbuds XL), chaque produit est démontable et réparable. Responsable, car la société met tout en œuvre pour fabriquer ses équipements à base de matériaux essentiellement recyclés, compense ses prélèvements de matières premières et veille aux conditions de travail de ses ouvriers. Les premiers écouteurs Fairbuds de Fairphone remplissent eux aussi ce cahier des charges.

Jusqu’à 26 heures d’écoute

Soit des écouteurs sans fil intra-auriculaires proposés en blanc ou noir. Fabriqués avec 100 % de plastiques recyclés (et 70 % de matériaux recyclés dans leur conception globale), ils sont peut-être moins hype esthétiquement que des AirPods et un peu plus massifs.

Mais ils sont comparables en matière d'encombrement aux QuietComfort Earbuds II de Bose, l’une des références du marché. Tandis que chaque écouteur mesure 28,7 x 24,6 x 21 mm (pour 5 g), leur boîtier de recharge mesure, lui, 65 x 65 x 27 mm (pour 78 g). Chaque recharge permet jusqu’à 6 heures d’écoute (sans réduction de bruit) et 5 heures (avec). Jusqu’à 26 heures d’écoute sont promises à force de recharges successives dans le boîtier…

Un son puissant et généreux

Bluetooth 5.3 (la dernière mise à jour de la norme de transmission sans fil en vigueur), les Fairbuds s’appairent en un éclair. Ils disposent de commandes tactiles complètes (de Play/Pause à l’activation de la réduction de bruit ou du mode Transparence), mais aussi, via leur application, d’un précieux égaliseur à huit bandes pour ajuster selon ses goûts le niveau de basses, aigus et médiums.

D’un pur point de vue acoustique, leur restitution est très agréable, puissante même, bien que l’on ne puisse pas parler de « signature sonore Fairphone ». Les haut-parleurs de 11 mm intégrés (contre 9 mm le plus souvent) offrent une généreuse restitution sonore, non dénuée de détails dans les hautes fréquences, ni de basses pour les morceaux un peu punchy. Ils peuvent ainsi convenir à la plupart des registres musicaux, mais aussi à tous les usages, leur norme de protection IP54 leur garantissant une résistance à l’eau et à la transpiration. De son côté, la réduction de bruit est assez commune, très en deçà de ce que l’on peut trouver pour des écouteurs Bose ou Sony qui restent les maîtres du jeu dans ce domaine.

Apple, Samsung et JBL dans la ligne de mire

Pour un usage en kit main libres, Fairphone a doté ses Fairbuds de l’ENC (pour Environmental Noise Cancelation) afin de supprimer les bruits de fond indésirables. Nos essais sont plutôt convaincants à l’usage pour l’utilisateur des écouteurs, qui bénéficie d’une écoute de son correspondant excellente. Les résultats semblent un peu plus mitigés pour son correspondant.

Résultat, on peut affirmer qu’après plusieurs heures d’essai, les Fairbuds sont de plutôt bons écouteurs sans fil, qui se situent dans la moyenne haute du panier. Vendus 149 euros, ils sont au même tarif que les AirPods 2 d’Apple, que les Galaxy Buds 2 de Samsung ou que les Tune 120 de JBL. Et n’ont pas à rougir face à leurs concurrents. Lesquels concurrents ne proposent pas ce qui fait la vraie force de Fairphone : la ré-pa-ra-bi-li-té !

Pièces détachées et tutos vidéo

L’idée n’est évidemment pas ici d’envoyer ses écouteurs en SAV, bien qu’ils soient garantis trois ans, au lieu de deux, en cas de pépin sérieux. Mais en complément, l’ADN de Fairphone consiste en la proposition d’un produit démontable, dont certains composants sont interchangeables par son utilisateur.

La batterie du boîtier de charge des Fairbuds donne des signes de faiblesse ? Avec un tournevis, l’écrin se démonte et sa batterie se remplace (vendue 12,95 euros sur le site Fairphone).

Celle des écouteurs est également à la ramasse ? En un coup d’ongle, il est possible de la remplacer. Il suffit d’enlever un petit cache en silicone pour découvrir le logement de la batterie (sorte de pile bouton) à laquelle on peut substituer un accu tout neuf (vendu 9,95 euros par deux).

Pareillement, il est possible de remplacer le capot du boîtier (12,95 euros) s’il venait à être cassé ; le boîtier complet (39,95 euros) ; voire l’un des écouteurs, gauche ou droit au choix, en cas de perte (44,95 euros l’un). Et pas besoin d’être une ou un expert en bricolage.

Non seulement, les réparations sont faciles, s’effectuent en quelques minutes seulement, mais Fairphone propose en plus des tutos vidéo sur son site. De quoi, à n’en pas douter, prolonger la durée de vie de son équipement.

Des progrès encourageants

Éthiques et pas toc les Fairbuds ? Si la marque peine encore à égaler techniquement ses concurrents potentiels sur le marché, mais s’en rapproche fortement, force est de reconnaître qu’une volonté farouche de repousser ses propres limites dans la conception de ses produits l’anime.

En 2021, le fabricant avait déjà lancé ses Fairphone True Wireless Stereo (TWS), ses premiers écouteurs sans fil. Alors, ils n’étaient fabriqués qu’à à base de 30 % de plastiques recyclés et n’étaient pas démontables. Une note de 1/10 seulement en réparabilité leur avait été attribuée par le site iFixit. Trois ans après et avec leurs possibilités de réparations totalement inédites sur le marché, les Fairbuds ont retenu la leçon et montrent l’exemple que ses rivaux devraient suivre. Tout est question d’obstination… et de volonté, peut-être aussi.