En images : Suffragettes, Hubertine Auclert et IVG... Il y a 80 ans, les Françaises votaient

Le 21 avril 1944, le Comité français de Libération nationale, sorte de gouvernement provisoire de la République française avant l’heure, accordait le droit de vote aux femmes. Retour en images sur ce combat pour les urnes à travers quelques images marquantes d’hier et d’aujourd’hui. Ici, en France, et dans le reste du monde.

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  Lors de cette manifestation des « suffragettes » françaises pour exiger le droit de vote à Nantes, le 27 octobre 1934, on peut lire sur la banderole « Les Françaises devraient voter ».

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  C’est le 21 avril 1944, alors que la Seconde Guerre mondiale n’est pas terminée, grâce à un arrêté du Gouvernement provisoire du général de Gaulle à Alger, que les femmes sont devenues électrices et éligibles, il y a près de 80 ans. Les chiffres de participation des femmes à ce premier scrutin, municipal, en 1945, ne sont pas disponibles. Un peu plus de 26 millions de Français étaient alors inscrits sur les listes électorales, mais au moment du vote, de nombreux hommes étaient encore prisonniers de guerre ou déportés.

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  A noter que durant l’élection présidentielle américaine de 2016, face à Donald Trump, pourtant mis en cause par plusieurs femmes, Hillary Clinton a certes gagné le vote des femmes, mais pas plus fortement que les démocrates le font d’habitude. Restons aux Etats-Unis, pour ajouter que Mary Lou Hill que l’on voit ici en photo chez elle à Minneapolis a voté sans faute lors d’élections grandes et petites depuis 1937. Un record.

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  Si la France célèbre ce dimanche 21 avril le 80e anniversaire du droit de vote des femmes, obtenu en 1944, plusieurs décennies avant, la Nouvelle-Zélande a été le premier pays à ouvrir ce droit au genre féminin. Depuis le mardi 19 septembre 1893, tout a changé pour la société, et particulièrement les femmes néo-zélandaises. Elles sont les premières au monde à obtenir ce jour-là le droit de vote après un combat sans relâche des suffragistes et féministes de l’époque. Pour en savoir plus, c’est avec notre journaliste Cécile de Sèze, par ici.

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  Le Vote des femmes. C’est l’un des ouvrages d’Hubertine Auclert (1848-1914). Si cette grande militante féministe est surtout connue pour sa lutte pour le droit de vote des femmes, au point qu’on l’a souvent surnommée la « suffragette française », son héritage va bien au-delà. S’engager pour les femmes et pour les plus défavorisés allait de pair pour cette militante qui lance un appel aux femmes dès 1877 : « L’exemple des prolétaires nous sollicite ; sachons nous émanciper comme eux ! » Son premier combat, qui lui vaudra des dissensions avec d’autres féministes, concerne donc les droits politiques des femmes : droit de voter, mais aussi (et surtout) d’être élues. Rencontrez Hubertine Auclert, suffragette française, femme engagée sur tous les plans et aux méthodes de communications inventives, par ici !

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  C’est l’Arabie saoudite, monarchie absolue au Moyen-Orient, qui est le dernier État en date à avoir accordé le droit de vote aux femmes, en 2011 seulement. Les femmes ont pu exercer ce droit pour la première fois pendant les élections municipales en 2015. Le Koweït (en photo), lui, a permis aux femmes de s’exprimer dans les urnes après un amendement de la loi électorale voté en 2005 par le Parlement de cette monarchie conservatrice du Golfe.

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  Parmi les Etats du monde, seul le Vatican, monarchie absolue de droit divin au sein de la ville de Rome, n’ordonne pas le droit de vote aux femmes aujourd’hui. En revanche, nous rappellent nos confrères de Ouest-France, le pays a fait un pas significatif en avril 2023 : le pape François a signé une réforme qui a permis un collectif de 70 laïcs dont la moitié de femmes, pour la première fois, de voter pour le prochain synode (conseil) des évêques.

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  En France, il faudra le 29 avril 1945, pour que les femmes déposent pour la première fois leur bulletin dans l’urne pour des élections municipales. Le 29 avril 1945 représente deux dates symboliques : celle des premières élections depuis la libération de la France et les premières où les femmes peuvent voter. Car il aura fallu plus de 100 ans de lutte pour que le suffrage universel soit accordé aux femmes.

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  Les membres de l’Union française des Electrices (de gauche à droite) l’avocate Odette Simon-Bidaux, secrétaire générale, l’avocate Marcelle Kraemer-Bach, vice-présidente, Mme Vavasseur, vice-présidente, Germaine Malaterre-Sellier, la présidente, Jane Nemo, doyenne des suffragettes et Madeleine Finidori, présentent à la presse, le 21 décembre 1955 à Paris, leur plan d’action pour les élections législatives du 2 janvier 1956.

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  Vous le savez peut-être, mais l’un des grands prétextes utilisés pour ne pas avoir donné le droit de vote aux femmes plus tôt, c’était la crainte – surtout à gauche – qu’elles votent « comme le curé », c’est-à-dire à droite. Il faut reconnaître que dans les premières années du vote des femmes, jusqu’aux années 1960, c’était « en partie vrai ». « Dans les années 1950, les femmes votaient plus à droite, et notamment plus pour les partis d’inspiration démocrate chrétienne, comme le MRP », explique Mathieu Gallard, directeur d’études à l’institut de sondages Ipsos. Ce dimanche, Rachel Garrat-Valcarcel, notre journaliste politique, s’est emparée de quelques idées reçues sur le sujet pour savoir si elles sonnent juste. C’est à lire ici.

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  Dans les années 1970, l’entrée plus franche des femmes sur le marché du travail, mais aussi leur autonomisation plus grande, l’arrivée des nouveaux mouvements sociaux, notamment féministe, a « assez logiquement » modifié le vote des femmes vers la gauche, commente le directeur d’études. C’est d’ailleurs ce changement qui fait une partie de la victoire de François Mitterrand en 1981.

  « Aujourd’hui, au-delà des élections, l’opinion se joue assez rarement sur la question du genre », explique Mathieu Gallard à 20 Minutes. Les conditions des femmes et des hommes se sont en partie rapprochées, leurs opinions et comportements électoraux aussi. C’est globalement le cas en Europe. Moins aux Etats-Unis, note le sondeur de chez Ipsos, où les démocrates ont toujours une avance structurelle parmi les femmes sur les républicains.

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  Aujourd’hui, les femmes se battent à travers le monde pour conserver ce droit de vote. Et de la Corée du Sud aux Etats-Unis, en passant par la Pologne, elles utilisent les urnes pour faire valoir l’égalité et conserver d’autres droits acquis de dures luttes. En Pologne (photo), quatre projets de loi présentés par la coalition au pouvoir en Pologne et défendus par l’organisation Grève des femmes proposent d’assouplir l’interdiction quasi totale de l’avortement. Le 12 avril, ils ont franchi un premier obstacle au Parlement au milieu d’un débat houleux sur l’assouplissement de l’une des lois sur la reproduction les plus strictes d’Europe.

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  Le 4 mars 2024, c’est en France que le vote des femmes et les progrès datant de 80 ans ont franchi un cap : l’adoption du projet de loi inscrivant dans la Constitution la liberté garantie à la femme d’avorter. Un vote, après l’autre…

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