8-maiOn a visité un bunker allemand de la Seconde Guerre mondiale à Paris

Seconde Guerre mondiale : On part à la découverte d’un bunker allemand dans les catacombes de Paris

8-maiSans le savoir, les Parisiens marchent tous les jours au-dessus d'un bunker et de vestiges de la Seconde Guerre mondiale cachés dans les catacombes
Seconde Guerre mondiale : On a visité un bunker allemand sous le 6e arrondissement de Paris
Albane Ythier

Albane Ythier

A 20 mètres sous terre, sous le lycée Montaigne du 6e arrondissement de Paris, se trouve un vestige remarquable de la Seconde Guerre mondiale : un bunker allemand. Axel, aventurier et vidéaste, a guidé 20 Minutes à travers un dédale de tunnels complexes pour découvrir ce témoignage historique.

L’accès au bunker n’est pas sans défis : passages étroits, zones inondées… Après une marche de 1h30, une porte blindée rouillée nous indique enfin l’entrée de l’abri.

Toilettes chimiques et graffitis

Dès notre arrivée, les signes du passé surgissent. « On peut voir, accroché au mur, l’ancien boîtier électrique de l’époque. Il faut s’imaginer qu’auparavant, il y avait plein de câbles électriques au plafond », analyse Axel.

Derrière une autre porte se trouvent les toilettes chimiques utilisées par les Allemands pendant l’Occupation. Et sur les murs, entre les graffitis laissés par les curieux explorateurs des souterrains parisiens, quelques inscriptions nous transportent plus de 80 ans en arrière. « Ici, nous avons une inscription en allemand qui signifie "interdit de fumer". On retrouve également les anciennes marques indiquant les différentes sorties de secours. »

L’histoire derrière les murs

Mais que nous racontent ces murs ? En 1940, lors de l’Occupation allemande de Paris, une vague de réquisitions s’abat sur la ville, touchant des bâtiments jugés essentiels comme les centres administratifs et les hôpitaux.

« Quand les Allemands arrivent sur Paris, ils réquisitionnent le Sénat dans le 6e arrondissement et, dans le même temps, prennent possession du lycée Montaigne, situé juste en face », explique Gilles Thomas, chercheur indépendant spécialiste de l’histoire des sous-sols parisiens.

En septembre 1940, le lycée et son abri étanche aux gaz sont donc réquisitionnés pour les soldats de la Luftwaffe, l’armée de l’air allemande. « À ce moment-là, la population scolaire est contrainte de déménager et poursuit ses cours à l’école des Feuillantines, plus éloignée. »

Des traces du passé détériorées

Cependant, aujourd’hui, les traces laissées par les Allemands sont largement détériorées. Selon Gilles Thomas, la plupart des vestiges ont été recouverts de peinture. « Dans cet abri, il y avait un mur couvert de dates d’alerte, où les gens descendaient sous terre pour se mettre à l’abri. On y trouvait la date, l’heure de début et de fin de l’alerte. Mais aujourd’hui, ce mur a été repeint en blanc et une grande fresque y a été dessinée », déplore le chercheur.

Si les carrières souterraines sont souvent le théâtre de fêtes insolites, leur accès restent illégal. Malgré cette interdiction, elles sont fréquemment visités par des personnes qui n’hésitent pas à dégrader les derniers vestiges de la guerre.

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