ACTION !« Ça tourne à Séoul » oui mais pas forcément rond pour Song Kang-ho

« Ça tourne à Séoul » oui mais pas forcément rond pour Song Kang-ho

ACTION !Cette comédie délirante sur un tournage catastrophe n’a rien à voir avec la réalité de son acteur principal et de son réalisateur Kim Jee-woon
"Ça tourne à Séoul" emporte Song Kang-ho dans un tournage délirant
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Dans les années 1971, un cinéaste tente de signer son chef-d’œuvre.
  • « Ça tourne à Séoul » réunit Song Kang-ho et Kim Jee-woon, acteur et réalisateur stars du cinéma sud-coréen.
  • Cette fantaisie est irrésistiblement drôle pour décrire un plateau en folie.

«Non, nos tournages ne ressemblent pas vraiment à ça et tant mieux ! », s’exclament en chœur le réalisateur King Jee-woon et l’acteur Song Kang-ho en parlant de Ça tourne à Séoul au dernier Festival de Cannes. Il faut dire que le cinéaste, héros du film, multiplie les catastrophes. Le comédien, vu dans Parasite, Les Bonnes Etoiles et Memories Of Murder retrouve son complice de The Quiet Family et Le Bon, la Brute et le Cinglé pour une comédie savoureuse sur le 7e art.

Le cinéaste, héros du film, prépare ce qu’il souhaiterait être son chef-d’œuvre dans la Corée des années 1970. Pour y parvenir, il n’hésite pas à prendre des risques y compris avec la censure au milieu d’une équipe et de comédiens en folie. « Etre réalisateur, c’est un peu comme de faire tourner plusieurs assiettes sur des piquets, insiste Kim Jee-woon. On doit constamment veiller à ce qu’aucune ne se casse la figure. »

Une pure fantaisie

Le réalisateur dépassé du film n’a pas plus en commun avec son homologue réel que Song Kang-ho avec la star qu’il incarne. « Je comprends la tentation de me comparer à mon personnage mais je suis très sérieux sur les tournages et ce film n’a vraiment rien d’autobiographique », martèle-t-il. Tous deux déclarent ne jamais avoir eu affaire à la censure au cours de leur carrière.

« Le tournage que nous décrivons est vraiment ancré dans son époque, insiste le comédien. Il faut le prendre comme une fantaisie. » Incendie, caprices, alcool et sexe s’invitent sur le plateau pour le plus grand désespoir des héros et la plus grande joie du spectateur. « Je n’ai jamais connu de réalisateur aussi largué, déclare Song Kang-ho. Il ne ressemble en aucun cas à Kim Jee-woon qui est cool, précis et courtois. »

Une charge tordante

La charge devient rapidement irrésistible autour de ce pauvre créateur harcelé de toute part y compris par des critiques hargneux. « La seule chose dans laquelle je me reconnais est le doute constant qui agite le cinéaste, héros du film. Comme lui, je me dis toujours que je pourrais faire mieux si on me donnait un peu plus de temps. » Ça tourne à Séoul donne l’impression que chaque film est un miracle de survie au milieu du chaos. On en a que plus d’admiration pour Kim Jee-woon et Song Kang-ho qui sont parvenus à réussir cette œuvre brillante.


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