icôneAmy Winehouse est de retour dans le biopic « Back to Black »

Amy Winehouse reprend vie dans « Back to Black », portrait respectueux et touchant

icôneMarisa Abela a choisi d’incarner la chanteuse plutôt que de l’imiter dans ce biopic où elle est exceptionnelle
Marisa Abela dans « Back To Black » de Sam Taylor-Johnson
Marisa Abela dans « Back To Black » de Sam Taylor-Johnson - Dean Rogers/StudioCanal / 20 Minutes
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • La chanteuse britannique est montrée de façon très touchante dans « Back to Black ».
  • Marisa Abela lui apporte une vitalité remarquable.
  • Ses épreuves, ses amours et sa musique revivent dans ce film qui voulait aussi montrer sa joie de vivre.

Après avoir vu sa vie décortiquée dans Amy, documentaire oscarisé d’Asif Kapadia, Amy Winehouse revient pour un biopic. Elle prend les traits et la voix de Marisa Abela et on y croit. Back to Black de Sam Taylor-Johnson, (50 nuances de Grey) donne l’impression que la chanteuse est bel et bien de retour parmi nous pour faire partager sa vie de succès et de douleurs. « J’ai envisagé le rôle plus comme une incarnation que comme une imitation, » explique la comédienne à 20 Minutes.

Une Amy pleine de vie

Le parcours de cette jeune Anglaise décédée en 2011 à l’âge de 27 ans est centré sur sa musique et sur sa relation explosive et toxique avec Blake Fielder-Civil. « Mon film n’a rien d’un documentaire : j’ai voulu faire revivre une Amy Winehouse pleine de vie et d’humour, déclare Sam Taylor-Johnson. L’image qu’on en a montrée est souvent celle de ses excès et ses chagrins mais elle était aussi fort drôle. »

Non seulement Marisa Abela s’est fait la tête de la star disparue avec sa choucroute noir de jais et son rimmel appliqué à la truelle, mais elle en a effectivement retrouvé la vitalité et le charisme. Son Amy Winehouse se révèle très touchante dès les premières scènes où elle tente d’imposer son style musical à un producteur qui tente de la formater. Elle émeut aussi quand elle se laisse conseiller par sa grand-mère, femme forte dont l’affection l’a longtemps aidée à combattre un tempérament dépressif.

Une personnalité complexe

Amy aurait-elle été Winehouse si elle avait été mieux dans sa peau ? « Elle a utilisé chaque élément de sa vie pour nourrir sa musique et j’espère que le film en témoigne de façon juste, » insiste Marisa Abela. Le film ne cache pas ses crises de violence notamment à l’égard de son mari, ni ses problèmes d’addiction. Bien évidemment, ses chansons – que la comédienne reprend de façon bluffante – et l’album culte qui donne son titre au film sont tout autant mis en valeur que les rapports de la chanteuse avec ses proches. « Recréer les scènes de concerts a été l’un de mes plus grands défis, » reconnaît Sam Taylor-John. Ces moments galvanisants rendent la descente aux enfers de la star d’autant plus poignante qu’on la sait condamnée.

Pas d’anonymat possible

« Elle ne pouvait pas aller aux Alcooliques Anonymes, explique la réalisatrice. L’anonymat lui était interdit ce qui l’a clairement empêchée de guérir tant elle était sans cesse sous le feu des projecteurs. » Le public ressent une grande compassion pour cette jeune femme trop sensible tentant de trouver un équilibre précaire dans l’alcool et les médicaments qui causeront sa perte. Les séquences où Amy Winehouse est traquée par des paparazzis impitoyables font vraiment mal au cœur. « Le film parle aussi du rapport que notre société entretient avec la célébrité. Amy a payé le prix fort pour sa gloire, » insiste Marisa Abela. Ce portrait sensible est une façon de rendre hommage à cette écorchée vive qui fut une grande artiste et dont la perte résonne comme un épouvantable gâchis.

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