Tous ensemble« Et la fête continue ! » pour Robert Guédiguian et sa troupe solidaire

« Et la fête continue ! », c’est du moins ce qu’espèrent Robert Guédiguian et sa troupe solidaire

Tous ensembleCe film généreux considère l’avenir du monde sans paillettes et sans désespoir
"Et la fête continue" clame Robert Guédiguian
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Autour de la lumineuse Rosa jouée par Ariane Ascaride, des Marseillais s’organisent après l’effondrement d’immeubles en avril 2023.
  • Dans « Et la fête continue ! », Robert Guédiguian parle de désillusion mais surtout de solidarité et d’amour.
  • On est heureux de retrouver sa bande dans ce film gorgé d’espérance.

Tout est dans le point d’exclamation ! Dans Et la fête continue ! de Robert Guédiguian regarde l’avenir en face sans sombrer dans le désespoir. On y retrouve la bande habituelle du cinéaste (Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan) et ses ajouts plus récents (Lola Naymark, Alicia Da Luz Gomes, Grégoire Leprince-Ringuet). On est au lendemain des effondrements d’immeubles à Marseille en avril 2023. On ressent toujours cette impression réconfortante de retrouver de vieux amis avec lesquels on refait le monde (et il y a du boulot).

« J’ai cette idée de troupe que le public suit et qui, d’après ce qu’il nous dit à la fin des avant-premières, se sent chez lui avec nous », confie Robert Guédiguian à 20 Minutes. Tout s’articule autour de Rosa, une « juste » comme la décrit le cinéaste ; « une femme comme il en existe beaucoup », tempère Ariane Ascaride. Cette sexagénaire lumineuse est veuve, soignante, mère, grand-mère et trouve encore le temps de militer pour une société plus juste puis de retrouver l’amour qu’elle n’attendait plus.

Beaucoup de tendresse dans l’adversité

« Je n’ai pas une vision apocalyptique du futur, affirme Robert Guédiguian. Même si tout est fait pour nous écraser, je crois encore dans les initiatives solidaires et dans les ressources de l’humanité. » L’amour filial qui lie le « dernier communiste » de Marseille à une jeune soignante épuisée, comme la lutte des associations pour venir en aide aux pauvres, est contrebalancé par l’incapacité de la gauche à s’unir pour le bien commun. « Je préfère le mot « espérance » à « espoir », insiste Ariane Ascaride. Il est indispensable de ne pas se résigner. »

D’où la fameuse exclamation contenue dans le titre. « Je pensais que mon film serait plus joyeux, précise Robert Guédiguian, mais j’ai tenu à garder le côté dynamique de la lutte qui se poursuit. » Joie, découragement mais aussi humour et tendresse emportent le cœur d’un spectateur qui se sent en empathie totale avec ces femmes et ces hommes généreux.

Et aussi à Marseille

Si vous passez par Marseille, une superbe exposition, ouverte jusqu’au 14 janvier à la Friche la Belle de Mai, est le fruit de la collaboration du cinéaste avec la journalise Isabelle Danel. Elle a pour titre Robert Guédiguian, Avec le cœur conscient. Si la fête continue, voici de quoi la prolonger.

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